| Les koïs dossier signé Yann 68
Seigneurs du bassin, véritable institution chez les Japonais où ils
sont associés aux divinités, ils symbolisent le courage, la longévité,
le succès. Le Koï ou carpe Koï (le véritable nom étant NISHIKIGOI en
japonais) est en fait issu de mutations chromatiques de notre carpe
commune (également cyprinus carpio). Les carpes originaires des régions
de l’Asie Centrale, ont transité par la Chine avant d’être introduites
au Japon lors des invasions chinoises.
Le berceau des Koï au
Japon est situé dans la région de Niigata (photo ci-dessous) et remonte
en 200 avant JC, les carpes sont domestiquées et élevées, en
alternance, dans les rizières en terrasse des fermes. Les cultivateurs
de riz les élevaient pour les manger, mais quelque part entre 1820 et
1830, ils commencèrent à élever et croiser des poissons présentant des
mutations de couleur. Les fermiers conservaient les poissons les plus
colorés comme animaux de compagnie, pour le plaisir des yeux. Pour
passer l’hiver (2 à 3 mois de neige) elles étaient rentrées dans des «
bassins » intérieurs.
Il
existe un grand nombre de types classiques de koi. A chaque couleur,
chaque motif, correspond une dénomination japonaise. La disposition des
écailles permet de répartir les Koï en trois sous-catégories:
- Koï: entièrement recouvert d’écailles
- Koï
cuir ou Doitsu (croisement avec des carpes allemandes): écailles
présentes uniquement sur la ligne latérale comme sur la carpe de gauche
ci dessous
- Koï Ginrin: le corps est recouvert d’écailles présentant des facettes, donnant un aspect lumineux au poisson.
Les Koï unicolores (OGON): blanc (Platinum ogon), jaune (Yamabuki ogon), orange (Orenji ogon) Les
Koï bicolores: marques rouges sur fond blanc (KOHAKU), tache ronde sur
la tête (Tancho kohaku) symbolise le soleil levant, représentation du
drapeau japonais. Fond noir ponctué de marques de couleur (UTSURI):
blanc (Shiro utsuri), rouge (Hi utsuri), jaunes (Ki utsuri) Les Koï
tricolores: marques rouges et noires sur fond blanc (TAISHO SANKE),
marques rouges et blanches sur fond noir (SHOWA SANSHOKU) de façon
générale Ces sélections sont à l’origine, chaque année au Japon, de
nombreuses manifestations, expositions de grands concours de koi. Les
prix varient selon la catégorie, la taille et la qualité des couleurs
du koi.
D'après la forme de leur corps on distingue deux formes
principales de carpe Koï. D'une part des poissons élancés originaires
d'Asie (sous espèce C. carpio haematopterus) et d'autre part des koi
d'ascendance germanique plus massifs (notamment Doitsu - carpe cuir).
Il
existe de nombreuses qualités de Koï, les prix chez les vendeurs sont
établis en fonction : de la provenance(Japon, Israël, Malaisie, Europe…
), de la taille du poisson, de la beauté des couleurs et de la forme du
poisson. Les critères des éleveurs japonais sont les suivants : very
high quality, high quality, standard. En France, on rencontre souvent
une pseudo-classification avec des lettres de type AA, A, B… pas
toujours très claire dans le commerce et mélangeant souvent les
provenances, rendant ainsi confus le choix pour un néophyte.
Le
koï est un poisson rustique qui demande peu d’entretien s’il est dans
de très bonnes conditions sanitaires ( une eau oxygénée). Il peut vivre
des dizaines d’années (entre 35 et 40 ans en France) et mesurer jusqu’à
1 m (au Japon, exceptionnel).
Un Koï atteint la maturité
sexuelle entre 3 et 5 ans. On peut différencier un Koï (mature) plus
facilement pendant la période de frais (de mai à juin selon les
années). La forme du corps et de la région ventrale (femelle plus
arrondie, mâle plus longiligne), permet de les distinguer, ainsi que
l’apparition de petits tubercules blancs discrets sur la tête du mâle.
Les Koï se reproduisent dans des herbiers en bords de bassin. Bien
souvent, ils dévorent aussitôt les œufs pondus ce qui évite bien
heureusement une surpopulation du bassin et tous les risques qui en
découlent.
Le koi est un poisson à croissance rapide. Sa
nourriture devrait être composée idéalement de 30 à 40 % de protéines,
20 % d'hydrates de carbone (céréales), 9 % de végétaux et 1 % de
minéraux. La consommation de nourriture dépend de la température de
l'eau et est maximale en été. En dessous de 15 °C on réduit la teneur
en protéïne (plus de céréales - germe de blé). En dessous de 8 °C on ne
nourrit plus les poissons, leur métabolisme étant fortement réduit. Les Koï sont des poissons très familiers, surtout les Chagoï qui se laissent caresser et se prêtent à des jeux. Au
Japon les éleveurs de Koi travaillent dans de véritables fermes
aquatiques. Certains sont spécialisés dans telle ou telle variété,
d'autre recherchent de nouvelles obtentions aux couleurs toujours plus
prononcées. Pour les éleveurs, la récompense est la remise de médailles
lors des concours. Quelques noms de fermes actuelles connues :
Shinoda, Noa Tazawa, Ikenkubo, Hirasawa, Shintaro, Miyatora, Aoki,
Kataoka, Igarashi, Toshio Sakai : toutes recherchent à créer des blood
line (lignée de sang) afin de garder une qualité constante dans les
critères sélectionnés. Certaines se spécialisent dans telle ou telle
variété (Shusui - Asagi, Showa - Sanke...) d'autres essayent d'obtenir
de nouvelles variétés (Kikokuriyu)...
Dans les lignes suivantes
vous trouverez de nombreuses photos des différentes grandes variétés de
coloration que l'on peut rencontrer chez les Koï. Pour une
détermination plus précise des variétés et types de Koï, référez-vous à
des ouvrages spécialisés
Variétés de Koï
KOHAKU Le Koï Kahoku est une carpe de couleur blanche avec des motifs rouges (Hi) prononcés et bien nets Les couleurs doivent être franches et pures. Idéalement
le Hi devrait recouvrir entre 50 et 70 % du corps, sinon l'aspect du
poisson est moins valorisant. La forme et la répartition des motifs
sont aussi importantes. Plusieurs critères entre en jeu, la continuité
des motifs, la répartition par rapport à la ligne médiane, les
nageoires... Les Kohaku avec une tache sur la tête et la présence de
motifs Hi sur le corps sont appelés Maruten Kohaku. Ceux n'ayant que la
tache sur la tête sont classés à part dans la catégorie des Tancho.
Lorsque les écailles sont métalliques, il s'agit alors de Kinginrin
Kohaku.
TAISHO SANKE Le
Koï Taisho Sanke est une carpe tricolore rouge, blanche et noire. La
base du poisson est blanche marquée de Hi (rouge) et de Sumi (noir). La
tête doit être dépourvue de toute marque Sumi. Les couleurs comme pour
les Kohaku doivent être franches et pures. Le motif doit toujours
s'arrêter avant le départ de la nageoire caudale. La présence de
marques Sumi sur les nageoires permet d'espérer une bonne stabilité du
Sumi sur le corps. A l'inverse, la présence de marques Hi sur les
nageoires est à éviter. Les Sanke sont une variété ancienne
(développée vers 1920) les couleurs doivent avoir de la brillance. En
vieillissant, certaines marques disparaissent, il convient de choisir
un spécimen de bonne taille afin d'éviter toute déception
SHOWA SANSHOKU La
variété Showa Sanshoku est très populaire. Elle est plus récente
(lignées vers les années 1960). Comme les Sanke, les Showa sont
tricolores. Ce sont des Koï noirs marqués de blanc et de rouge. (photo
de droite : spécimen en haut) Idéalement le motif blanc doit couvrir
20 % du corps. Là aussi le rouge doit être vif (rouge sang) et le noir
couleur ébène. Le blanc comme pour les Kohaku et les Sanke doit être
couleur neige et ne pas tourner au jaune. La répartition des motifs
doit être homogène. La tête présente un motif Sumi. Les Showa sont
des poissons superbes très contrastés mettant également en valeur les
autres Koï du bassin. Les jeunes sujets sont aussi appelés à changer de
couleur avec l'âge.
UTSURIMONO Les
Utsurimono sont des Koï noirs présentant des marques rouges (Hi
Utsuri), blanches (Shiro Utsuri) ou jaunes (Ki Utsuri) à la différence
de la variété Bekko, qui sont des Koï blancs, rouges ou jaunes
présentant des marques Sumi. Les Bekko n'ont pas de marque Sumi sur la
tête. Sur cette variété, le contraste doit être important. Les
couleurs doivent être intenses. la répartition des marques doit être
régulière, le Sumi doit descendre sous la ligne latérale et peut être
présent sur les nageoires. D'obtention un peu plus ancienne (vers 1920)
ces Koï sont assez recherchés.
ASAGI Le
Koï Asagi est une carpe à dominante bleu-gris uniformément répartie sur
le corps. Des marques Hi assez symétriques sont présentes sur les
flancs, les joues et les nageoires. C'est une variété très ancienne. La
coloration est toujours mate. Les spécimens clairs sont plus
recherchés que les poissons virant au noir. Les écailles ont le centre
foncé et s'éclaircissent sur les bords. Leur régularité est très
importante.
SHUSUI Le
Koï Shusui est une carpe Doitsu (carpe cuir, présence de grosses
écailles de part et d'autre de la dorsale et sur la ligne latérale)
relativement ancienne (vers 1910).Les couleurs sont les mêmes que
celles des Asagi En l'absence d'écailles, la coloration bleue est plus
fine. La coloration fonce souvent avec l'âge. La tête ne doit présenter
aucune marque. Les écailles doivent être parfaitement alignées.La
présence dominante du motif rouge transforme le poisson en Hi Shusui.
KOROMO Les
Koï Koromo sont trés recherchés. La variété existe depuis les années
1950. La plupart des Koromo arborent des écailles Hi avec un bord bleu
(Ai Goromo). Ce motif bleu se développe avec l'âge. Les couleurs
doivent être aussi nettes et franches que pour un Kohaku ou un Sanke.Il
existe de nombreuses déclinaisons : Sumi Goromo, Budo Goromo (marques
mauves), Koromo Sanke, Koromo Showa (ou Ai Showa)... plus ou moins
rares mais de plus en plus populaires.
KAWARIMONO La
catégorie des Kawarimono regroupe en fait de nombreuses variétés. Des
mythiques Midori-goi (ci-dessus) au Beni-goi (rouge), Cha-goi (brun),
Ki-goi (jaune)... les possibilités de couleur couvrent presque toute la
palette. Le motif Kage chez les Utsuri et les Showa indique un motif
Sumi ombré complétant un motif Sumi intense.Les Matsuba-goi sont des
Koï unicolores non métalliques avec des écailles présentant un motif en
pomme de pin. (Shiro Matsuba...)Les Goshiki (ci-dessus) sont ornés de
cinq couleurs : le noir, le rouge, le blanc, le bleu et le bleu foncé.
Les Ochiba-shigure (à droite - feuille d'automne sur l'eau) sont
recherchés par les connaisseurs. Livrée de bleu-gris avec des motifs
bruns très variables .Parmi les variétés noires et blanches (Karasugoi,
Hajiro, Hageshiro, Yotsushiro...) on retrouve les Kumonryu (Koï dragon) Doitsu au motif noir et blanc.
HIKARIMONO (OGON) Le
Koï Hikarimono (hikari = métallique, mono = unicolore) est très
populaire. Les Ogons doivent être dépourvus de toute marque
sous-jacente qui pourrait se révéler avec l'âge.Le corps, la tête et
les nageoires doivent être brillantes.Il existe plusieurs couleurs : le
jaune (Yamabuki Ogon), le Blanc (Platinum Ogon ou Purichina) et
l'orange (Orenji Ogon) ci-dessus.Les Kin Matsuba (Matsuba Ogon)
présentent les écailles types avec le motif pomme de pin. La tête ne doit présenter aucune trace noire.
KUJAKU La
variété Kujaku est une carpe à fond métallique recouvert de motifs de
couleur. Le fond est platine recouvert de Hi (rouge) avec des motifs
Matsuba. Variété récente apparue vers 1960.Ces poissons aux couleurs
métalliques mettent de la lumière dans le bassin et mettent en valeur
les autres Koï. La variété existe aussi en Doitsu Kujaku.
HARIWAKE Les
Hariwake sont agrémentés de deux couleurs métalliques. Un fond platine
sur lequel viennent se dessiner des motifs orange ou or. Ils peuvent
être Doitsu, Matsuba... (Yamabuki Hariwake - photo de droite : Orenji
Hariwake au milieu à gauche)Ces Koï présentent une grande diversité
quant aux marques métalliques dessinées et sont très lumineux dans un
bassin.
KIKOKURIYU La
variété Kikokuriyu est récente. Ce sont des Koï Doitsu aux marques
métalliques très prononcées et très vives. Ils existent en plusieurs
déclinaisons : Beni Kikokuriyu, Kin Kikokuruy...
TANCHO La
variété Tancho se décline parmi les Kohaku, Sanke, Showa. Dans ces
trois cas, la seule marque Hi acceptée est celle de la tête. Ovale,
ronde, en forme de coeur ou de diamant, celle-ci doit être profonde,
bien nette et bien marquée. Le Sumi doit être également net.
KINGINRIN Les
Koï arborant des écailles étincelantes sont appelés Kinginrin (le plus
souvent Ginrin). Il s'agit d'écailles présentant des reflets
iridescents très visibles. (Ginrin Chagoi - Ginrin Showa en bas) Les
écailles peuvent avoir différentes formes : Pearl Ginrin (zone
brillante au centre de chaque écaille), Beta-gin (toute l'écaille est
brillante), Diamond Ginrin (brillance très forte), Kado-gin (contours
des écailles brillants). Les écailles brillantes doivent être réparties
de façon homogène sur l'ensemble du corps. (Ginrin Matsuba - Ginrin
Chagoi)
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