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La carpe sur le tapis

Article rédigé par BlackBas68
Article rédiger par Blackbas68
Amis
carpistes, ce que vous lirez plus bas ne doit pas être vu comme une plaidoirie
à l'encontre du NO KILL,mais comme un constat partial des dérives et
conséquences bonnes ou mauvaises liées à nos comportements à l’égard de dame
carpe.

Aujourd'hui, et c'est tant mieux, relâcher ses prises, est une pratique bien ancrée Pourtant ce qui devrait nous réjouir cache de sérieux problèmes.

Sous prétexte que les poissons sont relâchés, nombreux sont les gens qui oublient ou ignorent certaines règles techniques et d’éthique garantissant la santé d'un poisson, et qui par leur manquement, peuvent avoir des conséquences irréversibles :mucus entamé, déchirures buccales, écailles arrachées,hémorragies, nageoires cassée,traumatismes internes,et même la mort.

Les plans d’eau à forte pression de pêche sont les plus révélateurs de ce phénomène . Les décisions, mesures, règlements, contrôles et réactions sont toujours trop tardifs ou absurdes et des plans d'eau magnifiques pleins de belles carpes deviennent de véritables boucheries où la chirurgie plastique reste presque le seul recours.

LES RÈGLES IMPORTANTES.

Même si la plupart d'entre nous connaissent les gestes à mettre en œuvre pour bien traiter leur prise, une fois celle-ci mise au sec, je constate sans arrêt des gestes irresponsables ou des manquements par ignorances ou par flemme. Voici,les règles que je m’imposent systématiquement au bord de l’eau et qui ne sont que peu de choses en échange du plaisir que me procure la prise d’une carpe. Qu’elle fasse 5 ou 25 kilos !

-Soyez méthodique pour décrocher votre hameçon. Si la berge vous y autorise, enlevez-le quand le poisson est encore dans l'eau, vous éviterez un tricotage bouche/hameçon/maille de filet ravageur et qui passe souvent inaperçu en le sortant de l'eau.

-Sorti de l'eau, et même s'il n'y a pas de soleil il est impensable de poser un poisson sur un tapis sec. Les manipulations, et d'autant plus s'il y a photo, enlèvent suffisamment le mucus de la carpe pour accentuer le phénomène. Ne lésinez pas sur l'arrosage, mouillez vous les mains.

-Ne laissez pas votre carpe sans surveillance sur un tapis de réception car même d'apparence calme, elle en profitera toujours pour exécuter un magnifique salto. Plus elle est grosse, plus les dégâts sont importants. L'avoir piqué proprement ne sert à rien si elle s'éclate les opercules violemment et perd la moitié de son sang.

-N’oubliez pas que la lumière n’est pas faite pour la calmer. Si elle est turbulente lui couvrir les yeux peut suffire au problème.

-Si elle n'est pas obèse, posez la sur le ventre, ses coups de têtes latéraux seront sans conséquences et ne feront que la fatiguer pour une manipulation ultérieure encore plus aisée.

-Une grosse carpe est plus fragile hors de l’eau qu’une petite .La poussée d’Archimède en moins la pression de ses viscères les uns sur les autres peuvent également la faire souffrir. Il vaut mieux alors la laisser sur le flan.

-Si elle est vraiment lourde répartissez son poids sur vos deux avants bras et ne la décollez qu’à peine du sol (même si vous savez que la photo sera moins impressionnante).

-Une séance photo ne doit pas à mon sens excéder 10 minutes .Même si l’on sait qu’une carpe supporte l’anoxie bien plus d’une heure, nul ne peut mesurer les séquelles neurologiques ou autres que cela peut engendrer.

-Quand vous la portez, ne soutenez jamais votre poisson sous la tête .Placez votre main après cette dernière, sous l’abdomen, vous éviterez que tout le poids du poisson ne pèse sur ses premières vertèbres.

-Ne faites jamais étau sur ses opercules sous prétexte de mieux maîtriser votre prise. Cela n’empêchera pas la carpe de vouloir ventiler coûte que coûte et cela provoquera des déchirures musculaires ou pire : un décrochement des arcs branchiaux.

-Il est aberrant de voir des pêcheurs saisir leur poisson par leurs orbites, un doigt dans chaque œil .Déplacez la en veillant à ce que toutes les nageoires soit dans l’axe de sa queue.

-Bannissez les outils de pesée du type sacs souples. Lors de la traction vers le haut, la carpe est comprimée ou complètement pliée en deux. Les sacs ou tapis de pesée à barres horizontales sont idéaux et facilite la remise à l’eau.

-Évitez l’usage de modèles d’épuisette à mailles larges qui sectionnent les nageoires des poissons sous l’effet de leur simples poids ou mouvements.

-Pour la remise à l'eau, ne portez pas le poisson à même les bras, si vous tombez, elle aura plus mal que vous si vous lâchez prise. Rasez le sol, carpe sur son tapis.

-Oxygénez- la longtemps car dans des eaux troubles, il est difficile de voir si elle est repartie sans encombre.Lorsque j'ai le moindre doute, je m'octroie le droit de la mettre au sac un moment (sac mouillé, bien sur...et uniquement des modèles à zipette qui encore une fois limitent les manipulation pour en extraire le poisson).

-Lorsqu’il gèle fort accélérez encore plus la remise à l’eau, j’ai déjà vu les extrémités de nageoires casser comme du verre.

-Méfiez vous aussi des chocs thermiques été comme hiver : les décalages de température eau/air peuvent dépasser 20°c. Faites d’autant plus vite !

-Vous avez le bonheur d'avoir un doublé ou plus sur la terre ferme, ne frimez pas, s’il y a du monde autour, sollicitez de l'aide...vous vous ferez peut-être un ami.

-Entre chaque poisson réorganisez votre aire de réception (tapis ouvert, seau d'eau, produits de soins...).

-Si vous conservez vos prises en sacs, assurez- vous qu’elles puissent atteindre une profondeur de confort en fonction des conditions climatiques surtout si vous prenez un vent fort de face .Votre poisson ne sera pas ballotter des heures contre la berge.

-N’oubliez jamais qu’une carpe peut avoir une réaction au stress qui en fonction de son état physiologique peut mener à l’arrêt cardiaque.

Des gestes simples, une conscience tranquille!

A force de vous appliquez à toutes ces règles, elles deviendront spontanées et machinales, et vous servirez d’exemple à ceux qui vous observent.

PRESSION
DE PÊCHE ET NO KILL = BOUCHES ABIMÉES.

Pas toujours, mais souvent.

Cela concerne surtout les eaux closes et parcours surpêchés.

Exemple:

Belle journée sur un plan d'eau d'aappma,un premier bip attire l'attention de ma femme,puis trois autres,mais sur deux cannes en même temps.Les carpes étant tatillonnes ces derniers temps,je lui conseille de prendre contact.Quelque chose de lourd plie sa 3lbs en deux...

Mais, trois swingers s'effondrent.Tricotage,touche latérale?Non,après 15 minutes d'un combat des plus bizarre,le poisson rentre dans l'épuisette.Belle commune me dis-je!mais stupeur,nous héritons de trois montages hélicoptères et de dizaines de mètres de 3 fils différents , tous d'un diamètre inférieur à 26/28 centièmes.La bouche mutilée,cette carpe présente 4 hameçons plus le notre, sans ardillons, plantés depuis longtemps vu leur état. Paradoxal ? NON, pas tant que ça!

Ce n'est pas la peine que je vous donne mon opinion quant à l'usage du montage hélicoptère, mais je commenterai volontiers le pourquoi du comment cette carpe traînait tout ce Bazar dans sa gueule. Sur ce plan d'eau, depuis peu la tresse a été bannie, l’ardillon aussi, ce qui en soi va de paire et est respectable quant on voit comment certains matériaux peuvent être mal employés.Les carpes étant déjà salement amochées, ces mesures devaient améliorer les choses.

A mon sens elles sont arrivées trop tard et n'ont fait qu'empirer la situation.

La tresse en moins, les pêcheurs se sont rabattu sur des nylons très fin pour perpétuer leurs habitudes de "fritter au taquet " comme ils disent, persuadés qu'il s’agissait de la seule manière de toucher du poisson et du beau...

Pêcher en diamètre ultra fin relève du cadre sportif, j'en conviens, mais les têtes de ligne, elles sont en 40 ou 45.Pas besoin de vous dire ce qu'il se passe si une bête furieuse de 15 kilos s'empare de votre appât et que vous bridez tout aussi furieusement de peur de la décroche (sans ardillon oblige !!!) ou simplement parce que cette belle vous y oblige.
Ça casse, et pas au bas de ligne...!

Résultat, des poissons nyloncommandés un peu partout.

NO KILL...CERCLE VISQUEUX

Réglons le problème de ces fameux 4 hameçons .La bouche d'une carpe est une petite mécanique de précision.Plus elle est abîmée moins elle saura se débarrasser d'un corps étranger.

LeC'est aussi une des raisons pour laquelle ces poissons se font reprendre plus
facilement que ceux qui ont une bouche nickel. En effet, ils ont plus de mal à
manipuler une esche sans se faire piéger. Lourdement handicapée par une gueule qui n’a plus ses facultés pro tactiles originelles, le poisson ne se
débarrassera plus d’un hameçon sans ardillon, surtout s'il est petit et si 130 grammes pèsent derrière.

s chairs buccales en reconstruction sont très fragiles.Pour ma part, un hameçon, qu'il soit avec ou sans ardillon ne peut que redéchirer ces tissus.Le cercle vicieux est en marche et sauf mettre ces poissons au repos ailleurs, il est
difficile de le briser. Par conséquent, là ou la réglementation me le permet et dans le cas d’un cheptel très abîmé j’opte systématiquement pour des

hameçons avec ardillons et de section importante. L’ardillon joue sons rôle de maintien et cela réduira l’effet cutter. Par la suite, s’il le faut, pour décrocher mon hameçon dans une bouche trop torturer je le sacrifie carrément à la pince coupante.

Par contre je suis le premier à promouvoir le sans ardillon en eaux vierges.

PRODUITS
DE SOINS …astuce.

De nombreux fabricants proposent aujourd’hui des sprays, sticks et autres
conditionnements de produits miracles pour aider à la cicatrisation des
blessures occasionnées aux carpes. Dans l’absolu, même si cela ne devrai jamais arriver nul ne peut prétendre n’avoir jamais abîmer un poisson, et quand bien même, comme sus- cité on hérite souvent des dégâts occasionnés par les captures précédentes ou de dame nature elle-même.

J’ai la chance de côtoyer un ami véto. Il m’a, sans être carpiste, donner un petit tuyau pour confectionner sois même une crème qui surpasse de beaucoup l’efficacité de ce que l’on trouve dans le commerce. L’essentiel de ce que l’on nous propose contient du bleu de méthylène, mais sur une base qui n’adhère que peu de temps sur la bouche ou le corps du poisson (surtout quand l’eau est chaude) .Pour avoir repris des carpes traitées, (2 fois sur la même session) et vu la persistance dans le temps de cette crème, j’ai maintenant pleine confiance lorsque je badigeonne une bouche, une nageoire ou une écaille arrachée.

En pharmacie, faites vous conditionner 50 grammes de vaseline pure. Pour éviter un flot de questions débiles, achetez dans la pharmacie voisine 1 gramme de bleu de méthylène en poudre .De retour chez vous, mélangez le tout avec 2 grammes de sel de cuisine.

Vous voilà armés pour aider à la guérison de vos chères copines. Petit détail :
avant l’application, bien sécher avec un papier absorbant la zone à traiter.

LES
SOLUTIONS A VOTRE PORTÉE.

Cependant, vous pouvez à votre échelle casser un tant soit peu ce cercle vicieux en adaptant vos techniques et montages ou en ciblant la part plus vierge du cheptel, car croyez moi, il demeure toujours des poissons qui ne se font jamais ou très rarement piquer dans un plan d'eau.

~Bannissez les montages dangereux en dégradant les résistances des matériaux vers l'hameçon (ce qui n’est pratiquement jamais respecté).

Pour ma part, dans ce genre de plans d'eau, je ne descend jamais sous un très bon 38 centième, sans tête de ligne et un bas de ligne de résistance largement inférieure.

Laissez travailler vos blanks, ce ne sont pas des treuils!Les sans ardillons ne
provoquent pas plus de décroches.Ces dernières sont toujours dues, soit à un
vice de montage, soit à une manière de s'alimenter ponctuellement changeante
chez la carpe.

~Pratiquez sur des postes non exploités, réduisez de beaucoup les distances de pêche, faites le contraire de tout ce que font les autres (en restant quand même lucide), utilisez des appâts alternatifs, pêchez en assiette, ne privilégier pas le rendement.

~Modifiez franchement vos montages, rallongez de beaucoup vos cheveux, j’ai clairement constaté que je piquais moins de gueules cassées comme cela, en obtenant des poissons bonus inconnus et souvent plus lourd au final.Utilisez des hameçons plus gros qui de part leur section plus forte agissent moins comme des cutters.Un numéro 1 est pour moi un minimum, même avec un pellet de 15mm au cheveu.

Certains diront, il n'y a qu'à pêcher ailleurs!

Malheureusement, tout les départements n'offrent pas la possibilité d'aller combattre des poissons sauvages sur le domaine public, et pour des pèches de courtes durées, il n'y a pas le choix.Et puis, je trouve que ce serait fuir une responsabilité solidaire que nous devons avoir sur les berges de ces plans d'eau "pourris" comme ils sont nommés.

Je préfère y partager mes solutions et expériences, guider les débutants et mêmes certains anciens qu'on appelle les "viandards", vers le respect de ce
noble poisson.

C'est quand même moins douloureux que de laisser le matos au garage en attendant les grosses sessions... Par ailleurs, ces étendues d’eau nous offrent si souvent des cadres idylliques, qu’il devient difficile de résister d’y pêcher.

En suivant quelques règles simples à appliquer, on peut faire barrage aux quelques conséquences malheureuses sur le poisson que notre passion peut générer.

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Que vive le no kill !