Mon avis sur la question, un vieil article!!!!!et vive les épicesHot Spicy Baits.
Les épices remportent un franc succès auprès des carpistes. On les retrouve sans modération dans toutes les gammes de chimie et d’appâts pour la peche et pas seulement pour la carpe. Bien au contraire ce sont souvent les recettes de pêcheurs au coup qui ont inspiré leur utilisation dans la fabrication des appâts à carpe. Il faut bien dire, que douces ou fortes, ces dernières ont largement démontré leur efficacité dans des conditions de peche particulièrement difficiles. Alors, en mixes, en dips, ou utilisées sous leur forme pure, que peut –on en penser ?
Du point de vue du carpiste…
Si j’établis un court bilan de mes observations sur les comportements d’achats et les dires des pêcheurs, il semblerait bien que les appâts épicés permettent d’accroître ses résultats en tout début de saison, en fin de saison et en eau très froide. Il n’y a qu’à voir les rotations des produits vendus en magasin pendant ces périodes, pour s’apercevoir que les spicy baits sont ceux qui se vendent le plus. A produits les plus vendus, il serait facile de dire, produits les plus efficaces. Mais il serait aussi plus sage de préciser, qu’à produits les plus balancés dans l’eau, produits les plus générateurs de touches. Donc il faut relativiser, et se dire que si les carpes se jettent dessus, c’est peut-être parce que tout le monde s’en sert dans ces périodes là.
Personnellement, je suis sure de l’efficacité des épices en tant qu’additifs, pour les avoir introduits généreusement dans mes mixes à bouillettes à une certaine époque. Lorsqu’une même recette de mixe voit ses résultats nettement boostés par le simple rajout d’un peu de cannelle, de coriandre, ou d’une manière plus complexe, de raz el hanout, par exemple, il faut s’incliner.
Nul doute, que l’ajout d’épices m’a aidé à une acceptation plus rapide de nos appâts dans certaines eaux. C’est de plus un composant qui ne ruine pas, et qui permet une labellisation intéressante de nos appâts lorsqu’on veut se distinguer des autres et fixer le poisson sur le long terme. Par expérience, je puis même dire que les appâts épicés sortent leur épingle du jeu sur des pêches rapides, là où personne n’en a jamais distribué, juste par leur supériorité en terme de goût.
Mais dans ma réflexion, je terminerai aussi en disant que les appâts épicés que j’ai pu utiliser tournent tout aussi bien en périodes estivales. La principale raison pour moi tient dans le fait que les additifs/ poudre en général diffusent très vite et stimulent plus rapidement les sens de la carpe. A fortiori en eaux chaudes et un peu mieux que d’autres en eaux froides.
Alors cette réputation à l’épreuve du froid se justifie-t-elle ?
Je dirais oui me concernant, dès lors qu’il s’agit d’épices fortes, à tendance piquante : poivre, piment, etc.
L’impact chimico-nutritionnel…
Si l’on fait preuve d’un peu d’anthropomorphisme, et que l’on fait un parallèle entre ce que nous, êtres humains, pouvons ressentir avec nos papilles au contact d’épices fortes, et ce que des carpes, aux sens olfacto gustatif bien plus développé peuvent ressentir, il n’y a qu’un pas pour dire qu’elles sont stimulées par ce qui pique ou brûle. Car chimiquement, il s’agit bien d’une brûlure des récepteurs gustatifs. Ou plus simplement, les épices ne sont-elles que de simples rehausseur de goût ?
Je dirais les deux, dès lors qu’un poisson est face à ce type d’appât pour la première fois.
Mais sur le long terme, à force d’absorption, le pallier de tolérance aux épices monte, l’appareil buccal devient moins sensible à des produits piquants, et cela explique le phénomène de non rejet d’appâts fortement épicés. Donc, si au-delà des épices, la composition globale de l’appât est bonne, il n’y a aucune raison qu’une carpe n’y voue pas une certaine addiction au bout d’une certaine période d’accoutumance.
Diététiquement parlant, beaucoup d’épices ont un effet purgatif chez le poisson, et permettent de ne pas le gaver. Une autre raison d’un certain succès. Mais n’y a-t-il pas des limites à ne pas dépasser dans l’emploi d’épices fortes ?
Je m’étais intéressé à ce qui pouvait bien créer cette sensation de piquant, que ce soit dans le poivre, ou le piment, et son incidence. Cela à une période, où tout à coup des interdictions de peche à la bouillette tombaient dans les plans d’eau de ma région. Les dires exposaient des rumeurs de carpes aux anus ulcérés, des mortalités importantes suite à des campagnes d’amorçage à la bille épicée. Trop épicée semble –t-il. Je connaissais effectivement des pêcheurs allant jusqu’à incorporer 50% d’épices à merguez dans leur mixe. Cela ne semblait pas déplaire aux carpes, au vu de leurs résultats…..mais quelques photos montraient bien quelques anomalies, preuve que chaque abus a ses conséquences. N’étant pas vétérinaire je n’ai aucune certitude….quant aux conclusions à tirer.
Ce qui donne le piquant du piment, s’appelle la capsaïcine. Ce composant a la faculté de générer toute sorte de réactions en chaîne. Notamment, il stimule la production de substance P, autrement dit, un neurotransmetteur qui réveille ou sur active diverses fonctions physiologiques. A une assimilation non abusive, la digestion est favorisée, le rythme cardio vasculaire stimulé, la cicatrisation des plaies et ulcères accélérée, le système immunitaire est accru. Que de choses intéressantes sur le papier pour une carpe, dans des périodes où elle doit se réparer, moins s’alimenter, et qui éveille notre réflexion de carpiste quant à l’intérêt des épices fortes pour piquer ce poisson. Rajoutons à cela, que la capsaïcine ordonne chez les poissons des sécrétions d’adrénaline et son contraire, et vous obtenez un bon moyen de faire brûler les graisses et les sucres de réserve de l’animal.
Alors si vous êtes d’avis, comme moi, qu’une carpe sait ce qui est bon pour elle, est-elle capable d’aller volontairement vers de tels appâts pour ou à cause de ce genres vertus ? Les subit-elle ? En tout cas, il est troublant de constater que toutes ses causes à effets, placées dans un contexte de peche en eau froide, pourraient, je dis bien pourraient, justifier l’efficacité des produits épicés, surtout sur le long terme.
Je clouerai sur le panneau, dans un principe de précaution, que ma réflexion n’a aucune valeur scientifique, et qu’il convient donc de ne pas littéralement bourrer vos appâts de piment fort, bien au contraire !
Je reste partisan d’une utilisation parcimonieuse des épices fortes. Respectez les dosages prescrits par les fabricants, dès lors qu’il s’agit de concentrés, complexes essentiels du commerce, et si vous souhaitez vous approvisionner chez l’épicier du coin, ayez la main légère.
S’il est vrai que je n’hésite pas à incorporer 10% de raz el hanout dans un mixe à bouillette ou dans mes farines d’amorçage, 1% me contente lorsque je mise sur du poivre ou du piment fort.
Une chose est sure, dès que la flotte passe sous la barre des 10°C, je n’hésite plus, je corse mes approches, et pimente un peu mes pêches !
Mes Spicy baits perso…
Dans l’emploi des épices, j’affectionne quelques utilisations particulières que je vous propose d’essayer.
Les spicy pellets maison et leur pâte d’enrobage.
Je les préconise toute l’année sur des parcours sous pression. Une approche simple qui me réussi plutôt bien.
Le but est de ramollir 2 bons kilos de pellets extrudés de petites tailles, entre 3 et 5 mm avec une solution bouillante d’un litre d’eau sucrée et d’épices. 50 grammes d’épices à couscous et 50 grammes de sucre dissous viennent couvrir les pellets dans un seau. Sans remuer, laisser travailler le tout quelques heures.
Au final vous obtiendrez des spicy hot pellets ramollis et beaucoup plus pêchant en terme de rapidité. La première couche laissera apparaître des pellets gonflés mais encore fermes exploitables au bait rocket ou façonnables en petites boules faciles à envoyer avec une fronde. Le fond du seau, partie la plus mouillée et compressée, vous offrira une magnifique pâte d’enrobage concentrée, pour vos appâts flottants, histoire d’équilibrer votre présentation. Agglomérés autour de votre plomb ou d’un feeder, ces pellets promettent aussi de belles surprises.
Le glaçage épicé, pour des singles hook baits détonants en eau rafraîchies.
Le but est d’enrober des appâts, servant alors de simples supports, d’ un glaçage constitué de sucre glace et d’épices fortes également mélangés par de l’eau. En plusieurs étapes répétitives de trempages puis de séchages, vous vous fabriquerez des billes recouverte d’un revêtement durci, qui va diffuser lentement et longtemps sur le fond dans l’eau froide. Une arme à tester en appât isolé, sans autre forme d’amorçage.